5 tendances du marché à surveiller 🔮
10 jan. 2022Le confinement, le télétravail, la fermeture des commerces, l’arrêt des voyages et plusieurs autres restrictions ont influencé pour beaucoup de gens la décision d’acheter ou de vendre une propriété. À ce sujet, voici quelques tendances à surveiller au cours de la prochaine année.
AUGMENTATION DES PRIX : RETOUR POTENTIEL À UN RYTHME PLUS MODÉRÉ
Le nombre de transactions immobilières a atteint des sommets pendant la pandémie. C’est dans ce contexte de forte demande qu’une hausse du coût moyen de vente de tous les types de propriétés a été constatée, particulièrement à proximité de Montréal.
La faible offre pour ce qui est des demeures et les bas taux d’intérêt pourraient continuer à exercer une pression sur le coût des maisons pour une partie de 2022. Même si la croissance des prix devait se modérer, l’achat d’une première maison pourrait encore se révéler difficile pour les premiers acheteurs. Cette tendance a fait apparaître des comportements plus risqués.
« L’achat d’une propriété se prépare. Les clients ont tout avantage à requérir les services de professionnels pour faire leur budget, obtenir une préautorisation hypothécaire, procéder à une inspection préachat et prévoir l’ensemble des coûts liés à leur achat immobilier. »
— Nadine Labbé, vice-présidente, Solutions de financement aux particuliers, Banque Nationale
AUGMENTATION DES TAUX HYPOTHÉCAIRES
Prédire la direction que prennent les taux hypothécaires est hasardeux, car ceux-ci dépendent du marché et de l’économie en général. Il y a raison de croire que les taux d’intérêt devraient remonter graduellement d’ici un an. Selon la Banque du Canada, une première augmentation de taux pourrait survenir dès le printemps 2022 alors que l’inflation pourrait durer plus longtemps que prévu. Les emprunteurs doivent donc tenir compte de leurs besoins et préférences ainsi que de divers facteurs au moment de choisir une solution de financement à taux fixe ou variable, notamment leur tolérance aux fluctuations des taux ; leur capacité à faire face à une hausse de leurs versements ; et leurs projets d’avenir.
POPULARITÉ PERSISTANTE DE L’ACHAT DE CONDOS
En raison du télétravail, beaucoup de ménages ont redécouvert le plaisir d’avoir accès à la nature. Certains se sont demandé si le marché des condos allait en pâtir.
« Le condo semble toujours répondre à des besoins précis de clientèles ciblées, à savoir les jeunes professionnels urbains, les étudiants bénéficiant d’un soutien financier, les investisseurs immobiliers ou encore les premiers acheteurs, qui peuvent difficilement s’offrir une maison unifamiliale, surtout dans les grands centres urbains. »
— Nadine Labbé, vice-présidente, Solutions de financement aux particuliers, Banque Nationale
RALENTISSEMENT DE L’EXODE RURAL
Si la pandémie a stimulé la demande dans les banlieues et les zones rurales, le retour à des habitudes de socialisation pourrait attirer à nouveau les acheteurs vers les centres-villes, particulièrement les jeunes. La possibilité de se déplacer à pied, l’accès aux restaurants et aux divertissements de même que la diversité des quartiers pourraient redevenir des priorités pour ces personnes.
La tendance d’un déplacement vers les banlieues légèrement éloignées persiste depuis plusieurs années, notamment en raison du prix élevé des résidences en ville. La pandémie a accentué ce mouvement alors que certains acheteurs ont fait le saut jusqu’en milieu rural. Plusieurs familles qui avaient en tête de quitter la ville ont accéléré ce projet en raison du télétravail obligatoire et du confinement.
« Nous observons une baisse de l’engouement pour l’exode rural. Cependant, les politiques de travail flexible et le mode de travail hybride pourraient faire réfléchir les acheteurs. Si plusieurs familles des grandes villes continuent de s’installer à l’extérieur, cette tendance pourrait se stabiliser et ralentir lorsque la vie économique des centres-villes reprendra. »
— Nadine Labbé, vice-présidente, Solutions de financement aux particuliers, Banque Nationale
L’INCIDENCE DE LA REPRISE DE L’IMMIGRATION SUR LE MARCHÉ LOCATIF
La demande immobilière est soutenue par la croissance démographique, qui provient elle-même en grande partie de l’immigration. La diminution de l’immigration en 2020 n’a aucunement affaibli les prix ou l’activité de revente de propriétés.
La majorité des nouveaux arrivants au Canada tendent à devenir locataires. Ce n’est qu’après quelques années qu’ils entament les démarches pour acquérir une propriété. La reprise attendue de l’immigration en 2022, avec de nouvelles cibles annoncées par le gouvernement fédéral, pourrait donc avoir un effet sur la demande locative à court et à moyen terme, et non sur l’achat et la vente de résidences ; cet effet se verra plutôt à long terme.
D’ailleurs, la mise en chantier de logements locatifs au Québec a atteint un sommet en 2020 et devrait demeurer élevée d’ici 2023. Malgré cette augmentation de l’offre, l’immigration et la venue d’étudiants étrangers risque d’augmenter la demande tout autant, contribuant au maintien de prix élevés dans les grands centres.